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  • Photo du rédacteurAdmin

débriefing Festival photo La Gacilly 2017

Dernière mise à jour : 3 oct. 2017

Alors que le Festival Photo se démonte doucement au rythme de l'automne ...

retour sur ma lecture / mon ressentit à la visite des images proposées pour l'édition 2017...


Cette année tout particulièrement, le thème du festival m'interpellait puisqu'il s'agissait de traiter de la " relation Homme/ Animal " ( pays invité l' Afrique)

Pleine d'espoir à la connaissance de ce thème j'ai, bien évidement, mis un point d'honneur à visiter l'exposition ...


Tout d'abord, de très belles photos s'offraient à mes yeux, magnifiant le règne animal, sublimant tour à tour fauves, primates, canidés et autres bêtes de touts poils, écailles, cornes etc ... Après l'extase esthétique obligatoire à la vue des ces clichés mon espoir s'amenuit , j'ai peur de me trouver dans une de ces expositions qui "parlent " de la relation Homme / Animal sans en parler vraiment, se contentant d'images consensuelles pour "bisounours" fermant les yeux sur la réalité abjecte de ce que l'Homme fait subir à l'Animal ... :(


Je continue cependant ma déambulation dans les ruelles de La Gacilly ... les images sont de qualité ... je croise le regard d'animaux dits"de ferme " et me réjouit qu'eux aussi soient présents et sublimés, trop souvent oubliés ...






Les animaux dits "domestiques" sont photographiés eux aussi avec bienveillance et malice ...


Arrivent ensuite des photos plus "intéressantes" , la relation à l'Homme se profile doucement et, pour une fois, sans masque, dans une réelle vérité ... merci! enfin une prise de position !, des choses à dire, des réactions et interrogations de la part du public ... les premières images restent "soft" mais non moins parlantes : l'exploitation, les zoos, avec leurs animaux dépressifs, prisonniers, dont les yeux crient la détresse posant dans des décors peints ou de béton ... des images fortes, enfin ... d'autant plus belles qu'elles sont empreintes d'une compassion palpable, me voilà presque rassurée, allons nous pouvoir vraiment "parler" de cette fameuse relation sans œillères ?


Je continue mon chemin, traverse le pont du " végétarium" et trouve enfin ce que je venait chercher ... ces images, bien-sûr, ne peuvent être qualifiées de " belles " qu'importe, elles mettent le public en face de la réalité crue, sans détours cette fois... le sang, l'horreur, cette réalité abjecte de l'Homme dans toute sa splendeur : les mutilations, l'agonie, le braconnage ... une envie de vomir me prend ainsi que la haine de l'Humanité ... je sens mon sang monter dans mes yeux accompagné de larmes ... mais voilà ! on y est ! le festival semble prendre position !


On entre ensuite dans le labyrinthe végétal: les premières images sont de nouveaux esthétiques, les animaux sont magnifiques, je retrouve mes esprits , puis ... retour à la réalité : les fauves si majestueux il y a encore quelques secondes se retrouvent pendus par les pieds à un arbre, langue pendante encore chauds de la vie qui les quittent ... à coté d'eux, un chasseur, gras, pose fièrement la panse en avant pour nous montrer toute sa fierté, fusil encore chaud à la main... à coté de lui un riche américain botté de peau de serpent et coiffé d'un chapeau orné de dents de crocodile pose, lui aussi, fièrement au milieu de son "salon" ayant pour unique décor ses " trophées de chasse"... son sourire n'ayant d'égal que sa cruauté, il exhibe des dizaines de naturalisations de ses "prises" dont la grande majorité est, de plus, constituée d'animaux en voie de disparition ou protégés ( ours polaires, grands félins, reptiles, cornes de narvals etc ...) l'argent achète tout !! même la vie , et il contourne les lois !!... le trio infernal et abjecte entre l'Homme, l'Argent et l'Animal a rarement été aussi évident ...

Secouée par ces images intolérables, je me réjouit néanmoins du "vandalisme" que je qualifierait de "positif" opéré sur les visages de ces chasseurs et autres braconniers ...


Sur le chemin du retour, ma seule déception est de n'avoir vu une autre réalité plus "commune", plus "cachée" et pourtant tout aussi barbare, celle de l'industrie agro-alimentaire: la réalité se trouvant derrière les assiettes de la grande majorité des consommateurs mondiaux , la réalité des abattoirs, des élevages intensifs, de la barbarie sans nom gardée secrète par le lobbying et la " culture culinaire", protégée par des " habitudes"et surtout par l'argent ... celle contre laquelle nous pouvons tous agir en modifiant nos habitudes de consommateurs aveugles , manipulés par la publicité, les mythes et autres croyances ...


Bilan mitigé donc ... le point positif restant les prémices d'une prise de position de la part d'un festival qui fût toujours beaucoup trop consensuel à mon sens ... encore un petit effort et on y sera ... La qualité esthétique, elle, reste de qualité.


"On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux"

Gandhi


Think different !

Be different ! ...


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